Nos activités ânières sont rythmées par les saisons. L’hiver convient bien pour faire les provisions de bois. Il semble que débardage et charroi soient les exercices préférés de nos ânesses, Séréna et Châtaigne. Quelques 500 kg d’amendement calcique sont à distribuer dans les prés, par sacs de 25 kg et charges de 50 kg, nos ânesses équipées de bâts à ridelles s’en acquittent sans problème. Comme les bois ne sont pas éloignés, j’en profite pour ramener à chaque voyage des charges de petit bois. Que voilà un picotin bien gagné !
Après la récolte de betteraves et le charroi par Séréna l’automne est propice pour le travail de la terre. Le passage de la kassine avec le vibroculteur permet de détasser le terrain et de détruire un peu d’herbe. Je ne peux pas résister au plaisir d’un petit labourage pour finir d’enterrer l’herbe, tracer un sillon me fascine même si cela bouleverse un peu trop le terrain. Un semis d’engrais vert, triticale et vesce permet de protéger la terre de la lixiviation de ses matières nourricières.
Au printemps, le même travail recommence avec de la phacélie comme engrais vert pour les parcelles de terrain utilisées plus tard. Le travail de la terre est quand même plus difficile pour nos compagnons, il faut qu’ils acquièrent une certaine expérience pour s’en tirer honorablement.
En été, Séréna et Châtaigne se muent en ânes de randonnée et nous aident à parcourir les beaux chemins de notre région. Au retour, nous récoltons le miel de deux ruches et nos ânesses sont mises à contribution pour ramener la récolte dans des caisses solidement arrimées sur les ridelles de leurs bâts. Cela m’évite bien des efforts.
Ces occupations n’altèrent en rien les rapports avec nos compagnons, bien au contraire, des liens plus étroits et une connivence s’établissement entre nous, histoire de sortir du seul rapport nourricier.
Coco et Lucien Larois.